Décès : dire simplement aux enfants “il/elle est mort(e)”
Même petit, votre enfant a le droit de connaître la vérité. Si vous la lui cachez, il percevra le décalage entre vos
propos et votre état émotionnel et risque de s’inquiéter alors qu’utiliser des paroles pour nommer la mort permet à votre enfant :
- de ne pas se sentir seul avec ses émotions et de les exprimer,
- de saisir le caractère irréversible de la mort qui est lié à toute vie.
On dit « mamie est morte » et non pas « mamie est partie pour un long voyage / s’est endormie » qui laisseraient entendre qu’elle
pourrait revenir ou se réveiller, ou qu’en allant dormir on risque de mourir aussi. Imaginez l’angoisse pour votre enfant.
Répondre aux questions de votre enfant après un décès
Jusqu’à 7 ans, vous pouvez vous attendre à ce qu’il vous demande, y compris après le décès, « maman, c’est quoi la mort », « est-ce
que tu vas mourir bientôt », « pourquoi on met mamie dans une boîte », « pourquoi tu es triste »… Votre enfant n’a pas encore établi
de repère temporel et il lui est difficile de s’approprier la permanence de la mort.
Prenez un moment, installez-vous confortablement avec lui et répondez-lui simplement :
- en reprenant les propos de Françoise Dolto « Nous mourrons quand nous aurons fini de vivre »,
- en utilisant des exemples à sa portée - la chute des feuilles des arbres à l’automne, la mort du chien de la voisine – pour illustrer
que la mort touche tous les êtres vivants,
- en lui disant que mourir, c’est se séparer d’une personne pour toujours et que cette séparation rend tristes les personnes
qui l’ont aimée. Alors votre enfant se sentira autorisé à avoir lui aussi du chagrin et à aimer pour toujours la personne décédée.
Jeunes enfants : assister ou non aux obsèques du défunt ?
Le choix que votre enfant assiste ou non aux obsèques relève de votre choix personnel, dépend de la sensibilité de
votre enfant et des relations qu’il entretenait avec le défunt.
Lui expliquer préalablement le déroulement de la cérémonie l’incitera à poser des mots sur ce qu’il voit et ressent,
sans tabou (pourquoi le mort est pâle et froid, dans un cercueil, et ne parle pas…).
Participer aux funérailles lui apprend que :
- il est considéré comme une personne
- les adultes rendent hommage au défunt, éprouvent aussi de la tristesse mais que la vie continue,
- le corps du défunt occupe un lieu particulier où chacun peut venir se recueillir. Cela constitue un repère pour votre enfant.
Il se rend compte que le décès est une chose réelle qui fait partie de toute vie.
Consoler et rassurer votre enfant après le décès d’un proche
Vous venez de perdre votre mère ou un proche parent
que votre enfant aimait : la séparation peut être douloureuse pour lui et il peut craindre que d’autres personnes qu’il aime meurent
aussi. Votre tristesse peut le déstabiliser car son parent est d’habitude un roc inébranlable.
En privilégiant des moments pour partager ce que vous ressentez tous les deux, votre enfant se sentira écouté et rassuré.
La littérature jeunesse peut être une aide précieuse: elle évoque le sujet en douceur avec des mots et des images adaptés à son âge.
Pour le réconforter, il a besoin que :
- vous lui rappeliez que vous êtes là pour lui, qu’on ne l’abandonnera jamais,
- vous préserviez au maximum ses habitudes,
- vous soyez le plus disponible possible et attentif à son comportement dans les semaines qui suivent le décès pour prendre du temps
avec lui.
La notion de décès est compliquée à appréhender par votre jeune enfant qui ne comprend pas encore son caractère « définitif ». Votre
disponibilité, votre écoute attentive de ses émotions et des mots simples pour l’aider à exprimer ce qu’il ressent le rassurent et
le réconfortent dans cette épreuve qui fait partie de toute vie.
Au-delà de 8 ans, même s’il a une maturité suffisante pour comprendre le caractère définitif de la mort, son besoin d’être accompagné dans son deuil évolue.